Ramadan au checkpoint de Qalandia

Pendant le mois du Ramadan, les conditions de passage vers Israël sont assouplies pour permettre aux Palestiniens de Cisjordanie d’aller prier à la Mosquée d’Al Aqsa à Jérusalem, troisième lieu saint de l’Islam.

Tous les vendredis du Ramadan, le checkpoint de Qalandia (le plus important point de passage vers Israël) est fermé aux voitures pour faire face à l’afflux de croyants.

Lors de ces deux premiers vendredi du Ramadan, des milliers de Palestiniens se sont pressés aux entrées du checkpoint pour rejoindre Jérusalem. Cette année, tous les hommes âgés de plus de 40 ans et de moins de 12 ans peuvent passer sans permission spéciale. Il faut savoir qu’à l’année, la majorité des Palestiniens vivant en Cisjordanie n’ont pas le droit d’aller en Israël, sauf autorisation spéciale.

C’est pourquoi, pendant le Ramadan, les croyants affluent en masse à Qalandia. Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. La police palestinienne tente d’organiser les files et à quelques mètres, les soldats israéliens vérifient les identités.

Reportage en images ces vendredis 20 et 28 juillet 2012.
(Merci de ne pas reproduire ces images sans mon autorisation)

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Regarder la Syrie depuis le plateau du Golan

Soldat israélien qui regarde vers la Syrie depuis les hauteurs de Bu’qata, 23 juillet 2012.
An Israeli soldier looking at Syria from the Golan Heights
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En Israël, on regarde de très près ce qu’il se passe en Syrie. D’autant que l’Etat hébreu a une frontière commune avec le régime de Bachar Al Assad. Il s’agit du Plateau du Golan, situé dans le nord d’Israël, à l’est du Lac de Tibériade. Un territoire syrien occupé (1967) et annexé (1981) par Israël. Une annexion que ne reconnaît pas la communauté internationale.
L’accord de cessez-le-feu conclu en 1974 prévu une zone démilitarisée contrôlée par l’ONU entre les 2 pays. Un couloir de 3 à 6 kilomètres où patrouille un millier d’hommes de la force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD).
In Israel, people look closely at what is happening in Syria. Israel shares a border with Assad’s regime : the Golan Heights in the Northern Israel, east of Tiberias lake. It’s a Syrian territory occupied (1967) and annexed
(1981) by Israel.

Both countries signed an armistice in 1974 and a UN observer force (FNUOD) has been in place on the ceasefire line since 1974. Currently there are more than 1,000 UN peacekeepers there.

Le Plateau du Golan compte aujourd’hui environ 40 000 habitants : 20 000 Israéliens installés dans une trentaine de colonies et 20 000 Syriens qui font pour la plupart partie de la communauté Druze (et qui disposent aujourd’hui de la citoyenneté israélienne). De là, Damas n’est qu’à seulement 60 kilomètres. Et dans le village druze de Majdal Shams, la frontière est à moins d’un kilomètre du centre ville.
40,000 poeple live currently in the Golan Heights : 20,000 Israelis in approx. 30 settlements and 20,000 Syrians, most of them members of the Druze sect (and who has now an Israeli citizenship). From here, Damas is only 60 km away.
And from the city center of the Druze village of Majdal Shams, the border is only 1km away from the city center.

La frontière Israélo-syrienne du côté du village druze de Majdal Shams.
The Israeli-Syrian border from the Druze village of Majdal Shams.
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Pendant 4 jours (de jeudi 19 au dimanche 22 juillet), les habitants du Golan ont assisté impuissants au bombardement du village syrien de Jubata al Khabash situé à moins de 4 kilomètres.
For 4 days (19-22 July, 2012), Golan Heights inhabitants witnessed, helpless, the bombing of the Syrian village of Jubata al Khabash located at less than 4 km away.


Le bruit des bombardements depuis la ville de Majdal Shams. A écouter avec des écouteurs. The sound of the bombings captured in Majdal Shams. To be listened with headphones.

Le village syrien de Jubata al Khashab. En haut à gauche, une fusée éclairante lancée entre deux bombardements le 22 juillet 2012.
The Syrian village of Jubata al Khabash. On the up left corner, a flare rocket launched between two bombings.
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Dimanche, sur les hauteur, des dizaines de personnes sont venues épier ce qu’il se passe aux jumelles. On voit les colonnes de fumée s’échapper des bâtiments bombardés, les explosions déchirent l’air toutes les 3 à 5 minutes, aucun mouvement n’est visible, le village a l’air fantôme. 10 000 personnes y habitent pourtant selon les Druzes de Golan et des combattants de l’Armée syrienne libre s’y seraient réfugiés.
On Sunday, up in the hills, dozens of people came to see with binoculars what was happening on the other side. We can see smoke, we can hear explosions every 3 or 5 minutes, nothing is moving in the village, it’s like a dead place. Yet, 10,000 people are said to be living there, where rebels of the Free Syrian Army might have found a shelter.

Des habitants du Plateau du Golan entrain de regarder ce qu’il se passe de l’autre côté de la frontière.
Golan Heights inhabitants watching the bombings happening on the Syrian side.
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Sur notre point d’observation, il y a les cris indignés de certaines personnes, et les slogans pro-Assad d’autres.
La scène est irréelle… tout le monde semble sonné.
Ces bombardements ne sont pas anodins. Ils se passent à moins d’un kilomètre de la frontière avec Israël (un pays qui est toujours officiellement en guerre avec la Syrie) et dans la zone démilitarisée contrôlée par les Nations Unies.
Where we are, we can hear people next to us screaming at every bombing and others shouting pro-Assad slogans.

These bombings are taking place at less than 1 km away with the Israeli border (Israel is still officially in a state of war with Syria) and within the UN controlled zone.

Pourtant, ni l’armée israélienne ni la mission d’observation de l’ONU n’ont réagit. Tout ce que l’on sait c’est que le gouvernement israélien a renforcé sa présence militaire à la frontière et qu’il a officiellement porté plainte devant l’ONU.
For now, neither the UN observation mission nor the Israeli army responded. The only thing we know is that the Israeli government sent more troops to the border and officially filled a complaint to the UN.

Le conflit en Syrie et ces combats tout près d’Israël mettent en lumière la situation atypique des Druzes du Plateau du Golan. Ils parlent hébreu et arabe, ils se sentent syrien pour la plupart, bénéficient de la citoyenneté israélienne mais n’ont pas de passeport. La plupart rêvent du jour où le Plateau du Golan sera rendu à la Syrie. Certains regardent avec espoir vers l’Armée syrienne libre. Une nouvelle Syrie signifierait, ils en sont sûrs, un retour de leur village sous l’escarcelle de Damas.
This conflict also cast a light on the Druze community living in the Golan Height. Those people speak hebrew and arabic, most of them feel Syrian, they have an Israeli citizenship but they don’t have a passport. Most of them dream that one day the Golan Height will be returned to Syria. Some of them hope that if the Free Syrian Army win, they will be part of Syria again.

Le village druze de Majdal Shams à 1km de la frontière syrienne. Au dessus de cette statue du centre-ville, le drapeau syrien
The Druze village of Majdal Shams, 1km away from the Syrian border. The Syrian flag over the statute.
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Qalandia Checkpoint

Depuis la construction de la barrière de sécurité (le mur), le nombre de checkpoints en Cisjordanie ne cesse d’augmenter.
Since the constrution of the Israeli security fence around the West Bank, the number of checkpoints don’t stop
increasing.

A l’heure où j’écris ces lignes, il y en a environ 500 routes barrées et checkpoints opérationnels. Sans compter les checkpoints “volants” installés ça et là au gré des événements / humeurs.
There is currently an average of 500 roadblocks and checkpoints obstructing Palestinian movements. There are also hundreds of additional “flying” checkpoints around the West Bank.

Le checkpoint le plus grand de Cisjordanie s’appelle Qalandia. Il est installé sur la route qui relie Ramallah à Jérusalem. Il ressemble un peu à un grand péage de l’autoroute du sud de la France lors du chassé-croisé des vacances d’été. Sauf qu’il n’y  a que 3 voies : 2 pour aller vers Jerusalem, 1 pour aller vers Ramallah.
The biggest checkpoint in the West Bank is Qalandia. He is set on the road between Ramallah and Jerusalem. It’s like a big toll road in the south of France in the middle of the summer where tons of vehicules are waiting in long lines. Except that here there are only 2 lines to go to Jerusalem and 1 to Ramallah.

Peu de Palestiniens ont le droit de passer ce checkpoint (et tous ceux qui vont vers Israël). Seuls les titulaires d’une carte d’identité de Jérusalem ou d’une carte d’identité israélienne peuvent passer Qalandia. Il faut aussi avoir une voiture à plaques jaunes (israéliennes) et non vertes (palestiniennnes).
Very few Palestinians can cross Qalandia (like many others which go to Israel). Only Palestinians with Jerusalem or Israeli IDs can cross. They also have to own yellow plates car (Israeli ones), no green plates (Palestinian one).

Trève de parlote. Voilà, Qalandia en image.

Vidéo prise en septembre 2011, dans le bus 18/81 de Jérusalem à Ramallah.
Video shot on September 2011, in the 18/81 bus to Ramallah from Jerusalem.

Le même endroit un soir de juillet 2012.
Same place on en evening in July 2012.

La prochaine fois je vous parlerai du checkpoint d’Erez à Gaza.
Next time, we’ll talk about Erez crossing in Gaza Strip.

 

 

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Dis-moi comment tu nommes la Palestine. Je te dirai qui tu es.

Il n’y a jamais eu autant de termes pour définir un si petit bout de terre. Cisjordanie, Bande de Gaza, territoires palestiniens, territoires palestiniens occupés, Palestine, Judée et Samarie.
Chaque terme employé est une posture politique.

Carte Israël / Palestine d’aujourd’hui

Sous le mandat britannique, la terre dont nous parlons (qui s’étend du sud du Liban au nord de l’Egypte et entre la mer Méditerranée et le fleuve du Jourdain) s’appelait la Palestine. Ou encore la Palestine mandataire pour faire comprendre qu’on parle d’une période allant de 1920 à 1948 quand les Britannique géraient la Palestine.

Depuis la création de l’Etat d’Israël, le terme « Palestine » est sujet à plusieurs controverses. Car géopolitiquement, la Palestine n’existe pas. Il n’y pas d’Etat de Palestine.

La Palestine désigne aujourd’hui les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne (Cisjordanie et Bande de Gaza).
Sujet à énormément de controverses, le terme est surtout utilisé par les Palestiniens et les pays arabes. Il peut aussi servir de synonyme quand on a épuisé toutes les ressources linguistiques pour désigner les Territoires palestiniens et qu’on ne veut pas se répéter.

Le terme « Cisjordanie » apparaît au Moyen-Age lors de la création du Royaume de Jérusalem. Aujourd’hui, il est communément utilisé pour désigner le territoire contrôlé par l’Autorité palestinienne (et qui comprend, entre autres, Jérusalem-Est, Ramallah, Jénine, Hébron, Bethléem). En anglais, la Cisjordanie se nomme West Bank, littéralement la « rive ouest ». Comprendre la rive ouest du Jourdain.
Ce terme est utilisé à peu près par tout le monde : Palestiniens, israéliens, médias internationaux et locaux, agences de l’ONU, Union européenne…
Les habitants de Cisjordanie ne s’appellent pas des Cisjordaniens, mais des Palestiniens. Ou des colons israéliens (ils sont 500 000 en Cisjordanie et à Jérusalem-Est).

La Bande de Gaza désigne un bout de terre (ou devrais-je dire une bande de terre) d’environ 40 km de long, le long de la mer Méditerranée qui s’étend du sud de la ville israélienne d’Ashqelon jusqu’à la frontière avec l’Egypte, au sud.
Le terme est également utilisé par à peu près tout le monde.
Les habitants de la Bande de Gaza sont des Gazouis (et des Palestiniens).

Les territoires palestiniens occupés (ou territoires palestiniens). Géopolitiquement, ces termes recouvrent la Cisjordanie et la Bande de Gaza.
Territoires palestiniens occupés = Cisjordanie + Jérusalem-Est + Bande de Gaza.
Les « Territoires palestiniens occupés » sont la désignation officielle retenue par l’ONU, l’Union européenne, la Cour internationale de justice ou encore le Comité international de la Croix rouge.
En revanche, c’est un terme très peu utilisé par les Israéliens qui le juge trop politique. Ils préfèrent parler de territoire disputé.

La Judée-Samarie est le terme biblique utilisé pour désigner la région que recouvre aujourd’hui la Cisjordanie.
Ce terme est notamment utilisé par l’armée israélienne, les colons israéliens et une partie des Israéliens qui ne reconnaissent pas l’existence de la Cisjordanie.
En Judée-Samarie, le centre administratif n’est pas Ramallah mais Ariel et la ville la plus peuplée n’est pas Hébron mais Modi’in Illit.

 

C’est bon vous vous y retrouvez ? Ou vous êtes complètement perdu ?

Ce qui est sûr c’est que cette pluralité de noms sème la confusion dans l’esprit des gens. Pour preuve cette étude menée par Chloé Yvroux en 2011 auprès d’un groupe d’étudiants en deuxième année d’histoire-géographie à l’université de Montpellier. Voilà, entre autre, quelques exemples de leur représentation de la Palestine et d’Israël.

Image tirée de l’étude de Chloé Yvroux

Image tirée de l’étude de Chloé Yvroux

Il y a quelques mois, la radio officielle de l’armée israélienne a demandé à ses journalistes d’arrêter d’utiliser le terme de « Cisjordanie » pour lui préférer celui de « Judée-Samarie ».

D’où ma question : une chose peut-elle disparaître si on arrête de la nommer ?

 

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Vivre en zone C

En 1994, les Accords d’Oslo ont créé l’Autorité palestinienne. Ils ont aussi décidé d’en limiter la souveraineté. La Cisjordanie a donc été découpée en 3 zones : la zone A (18%) contrôlée et administrée par l’Autorité palestinienne, la zone B (21%) administrée par l’Autorité palestinienne et contrôlée par Israël et la zone C (61%) contrôlée et administrée par Israël (et qui comprend toutes les colonies israéliennes implantées en Cisjordanie).

Dans la zone A, on trouve par exemple les villes de Ramallah, Hébron, Bethléem, Naplouse, Jénine. Il est assez facile de s’y retrouver.
Pour les zones B et C, c’est plus compliqué. Certains habitants ne savent parfois pas dans quelle partie ils se trouvent. D’autres ont leur maison en zone B et leur champ en zone C.

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Dans cette zone C, les populations palestiniennes ont de plus en plus de mal à vivre : expropriations, démolitions, manque d’eau et de terres cultivables. Il y a quelques jours, l’organisation Oxfam a accusé Israël de vouloir « s’approprier la Vallée du Jourdain », une région stratégique politiquement et économiquement parlant.

Démolitions et violences

En zone C, c’est l’administration civile israélienne qui délivre les permis de construire et les ordres de démolitions. Ces dernières années, 94% des demandes palestiniennes de construction (pour une maison, une citerne, un puits ou un panneau solaire) ont été rejetées. Les Palestiniens construisent donc la plupart du temps dans l’illégalité, avec l’aide d’associations et d’organisations internationales.

Malgré cela, les ordres de démolitions se multiplient. Selon les associations, 62 structures financées par la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Pologne, L’Irlande, L’Espagne, la Suède, et l’Union européenne ont été démolies pas Israël en 2011 et 2012, et 120 projets sont sous menace de démolitions.
Alors, dans les collines du sud d’Hébron, les habitants d’Um-Fagarrah ont décidé de reconstruire en toute illégalité.

Les habitants des zones C font aussi face à une violence accrue de la part des colons israéliens.
Selon l’ONU, le nombre d’attaques de colons sur les Palestiniens a augmenté de 32% en 2011 et de 144% depuis 2009. Il s’agit le plus souvent d’attaques physiques, verbales ou de destructions de biens.

Face à ces difficultés, les Palestiniens sont souvent obligés de quitter la zone.
D’après l’Union européenne, il y avait entre 200 000 et 320 000 Palestiniens qui vivaient dans la vallée du Jourdain avant 1967. Ils sont aujourd’hui 56 000. Dans le même temps, la population des colons israéliens en Cisjordanie est passée de 1200 en 1972 à 310 000 en 2010.

L’Archipel de Cisjordanie.

Pour l’instant, il n’est pas prévu que la zone C tombe sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Certains politiques israéliens militent même pour l’annexion de la zone C à Israël.
Les Territoires palestiniens sont aujourd’hui morcelés : entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza et entre les zones A, B et C. Ce qui fait dire à l’artiste Julien Bousac, que la Cisjordanie est devenue un archipel, celui de Palestine Orientale.

Plus de données sur la zone C :
L’organisation israélienne B’Tselem
L’office de coordination des affaires humanitaires de l’Onu dans les Territoires palestiniens occupés, OCHA

 

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