Vivre en zone C

En 1994, les Accords d’Oslo ont créé l’Autorité palestinienne. Ils ont aussi décidé d’en limiter la souveraineté. La Cisjordanie a donc été découpée en 3 zones : la zone A (18%) contrôlée et administrée par l’Autorité palestinienne, la zone B (21%) administrée par l’Autorité palestinienne et contrôlée par Israël et la zone C (61%) contrôlée et administrée par Israël (et qui comprend toutes les colonies israéliennes implantées en Cisjordanie).

Dans la zone A, on trouve par exemple les villes de Ramallah, Hébron, Bethléem, Naplouse, Jénine. Il est assez facile de s’y retrouver.
Pour les zones B et C, c’est plus compliqué. Certains habitants ne savent parfois pas dans quelle partie ils se trouvent. D’autres ont leur maison en zone B et leur champ en zone C.

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Dans cette zone C, les populations palestiniennes ont de plus en plus de mal à vivre : expropriations, démolitions, manque d’eau et de terres cultivables. Il y a quelques jours, l’organisation Oxfam a accusé Israël de vouloir « s’approprier la Vallée du Jourdain », une région stratégique politiquement et économiquement parlant.

Démolitions et violences

En zone C, c’est l’administration civile israélienne qui délivre les permis de construire et les ordres de démolitions. Ces dernières années, 94% des demandes palestiniennes de construction (pour une maison, une citerne, un puits ou un panneau solaire) ont été rejetées. Les Palestiniens construisent donc la plupart du temps dans l’illégalité, avec l’aide d’associations et d’organisations internationales.

Malgré cela, les ordres de démolitions se multiplient. Selon les associations, 62 structures financées par la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Pologne, L’Irlande, L’Espagne, la Suède, et l’Union européenne ont été démolies pas Israël en 2011 et 2012, et 120 projets sont sous menace de démolitions.
Alors, dans les collines du sud d’Hébron, les habitants d’Um-Fagarrah ont décidé de reconstruire en toute illégalité.

Les habitants des zones C font aussi face à une violence accrue de la part des colons israéliens.
Selon l’ONU, le nombre d’attaques de colons sur les Palestiniens a augmenté de 32% en 2011 et de 144% depuis 2009. Il s’agit le plus souvent d’attaques physiques, verbales ou de destructions de biens.

Face à ces difficultés, les Palestiniens sont souvent obligés de quitter la zone.
D’après l’Union européenne, il y avait entre 200 000 et 320 000 Palestiniens qui vivaient dans la vallée du Jourdain avant 1967. Ils sont aujourd’hui 56 000. Dans le même temps, la population des colons israéliens en Cisjordanie est passée de 1200 en 1972 à 310 000 en 2010.

L’Archipel de Cisjordanie.

Pour l’instant, il n’est pas prévu que la zone C tombe sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Certains politiques israéliens militent même pour l’annexion de la zone C à Israël.
Les Territoires palestiniens sont aujourd’hui morcelés : entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza et entre les zones A, B et C. Ce qui fait dire à l’artiste Julien Bousac, que la Cisjordanie est devenue un archipel, celui de Palestine Orientale.

Plus de données sur la zone C :
L’organisation israélienne B’Tselem
L’office de coordination des affaires humanitaires de l’Onu dans les Territoires palestiniens occupés, OCHA

 

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