Il était une fois un blocus

Cela fait maintenant plus de 5 ans que la Bande de Gaza est soumise à un blocus. Blocus terrestre, maritime et aérien qui enferme 1,6 millions de personnes sur un territoire long de 41 kilomètres et large d’une quinzaine de kilomètres. Presque personne n’entre ni ne sort de cette enclave contrôlée par le Hamas.

Le blocus a été mis en place par le gouvernement israélien à l’été 2006 après l’enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit. Il a été renforcé un an après, suite à la prise du pouvoir par le Hamas.  Israël a alors fermé tous les points de passage et a limité le nombre de produits autorisés à entrer.
Sur la liste des produits interdits, on trouve par exemple le chocolat, la coriandre, le ciment, les cahiers ou encore les instruments de musique.

Au printemps 2010, Israel a consenti à un allègement du blocus après l’assaut sur la flottille internationale qui a fait 9 morts parmi les militants. Mais les matériaux de construction, eux, sont restés interdits par peur qu’ils ne servent à des fins terroristes.

Les conséquences du blocus (chiffres ONU) :

44% de la population est en situation d’insécurité alimentaire
80% dépend de l’aide humanitaire
35% des terres agricoles et 85% des zones de pêches sont entièrement ou partiellement inaccessibles en raison des restrictions imposées par Israel.
90 millions de litres d’eaux usées sont déversées dans la mer tous les jours.
En 2000, 26 000 personnes sortaient de Gaza tous les jours. Elles sont 200 aujourd’hui.

Le développement des tunnels

Pour contourner le blocus, les Gazouis ont développé un système de tunnel très sophistiqué. Aujourd’hui, on en compte près de 800 creusés depuis Rafah jusqu’à l’Egypte. Tout peut y transiter : nourriture, ciment, voitures, animaux pour le zoo, armes, voyageurs.

Un business qui rapporte aussi bien pour les tunneliers (un tunnel peut se vendre jusqu’à 500 000 dollars) que pour le gouvernement du Hamas qui prélève des taxes et contrôle l’entrée des marchandises.

Le tournant de février et mai 2011

La révolution égyptienne a sans nul doute profité à la Bande de Gaza. Le nouveau gouvernement a décidé en mai 2011 d’ouvrir partiellement le terminal de Rafah, point de passage entre la bande de Gaza et l’Egypte (le seul qui n’est pas contrôlé par Israël).

Ceci a permit l’ouverture de supermarchés, le passage de stocks de nourriture et surtout le passage de personnes. Entre 600 et 700 Gazouis passent chaque jour vers l’Egypte depuis le début de l’année.
Mais des témoins racontent que depuis quelques semaines les autorités égyptiennes refoulent jusqu’à 500 personnes par jour à ce même terminal.

 Et maintenant ?

Il y a quelques jours, 43 organisations humanitaires internationales et 7 agences de l’ONU ont appelé à la levée du blocus estimant qu’il « viole le droit international et frappe de manière indiscriminée » les Gazouis.

Mais jusqu’à présent, tous les appels à la levée du blocus n’ont jamais été suivi d’effet…

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