Réfugiés syriens en Jordanie

Réfugiés syriens dans le camp de Zaatari dans le nord de la Jordanie.
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Depuis le début des troubles en Syrie, 140.000 Syriens ont fui leur pays pour trouver refuge en Jordanie, au sud (36.000 sont officiellement enregistrés auprès des Nations Unies). Le flux est incessant et le nord de la Jordanie vit désormais au rythme de l’arrivée des familles fuyant les combats entre l’Armée syrienne libre et les hommes de Bachar Al Assad.

Venir en Jordanie n’est pas simple. Il faut payer des passeurs, s’en remettre à des groupes armés, éviter les snipers et enfin passer la clôture. Malgré ces difficultés, 2000 Syriens passent tous les jours la frontière.
Il n’est pas rare d’entendre des échanges de coups de feu. Le plus souvent, il s’agit de l’armée jordanienne qui tire sur les forces du régime syrien pour protéger des familles qui tentent de fuir. Malheureusement, il y a 2 semaines, un enfant de 6 ans a été tué alors qu’il s’apprêter à passer la frontière avec ses parents.

Des réfugiés marchant dans les allées du camp de Zaatari
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Une fois arrivés, les réfugiés sont, pour la plupart, conduits dans le nouveau camp construit par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Pour l’instant, 2.000 tentes ont été installées pour abriter 10.000 personnes. A terme, le camp pourra accueillir 120.000 réfugiés. Il permet aussi au gouvernement jordanien de fermer les camps de fortune qui se sont créés tout au long des 18 derniers mois et de transférer tous les réfugiés dans cet endroit appelé Zaatari.

Les tentes UNHCR du camp de Zaatari
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Planté au milieu du désert, le camp est balayé par les vents et le sable. Depuis la route, il étonne déjà par son gigantisme. Difficile d’imaginer qu’il n’est qu’à 10% de sa capacité.
Noyé dans la poussière, il est parfois difficile de respirer et de marcher. Les vêtements et les tentes sont recouverts d’une couche ocre, tenace, témoin du passage des tempêtes de sable.

Le camp est balayé par les vents, le sable et la poussière.
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Les conditions sont rudimentaires : 5 personnes par tentes, 5 matelas, quelques couvertures siglées UNHCR, distribution de nourriture 2 fois par jour pendant le Ramadan, points d’eau au bout des allées mais eau potable à 2 kilomètres. Zaher, un jeune homme de 19 ans, hésite à rester, d’autant que les réfugiés ne sont pas autorisés à sortir de l’enceinte du camp. « On venant ici je pensait trouver plus de liberté. Mais là, je me retrouve dans une tente, on ne peut pas sortir, c’est comme être dans une grande prison. Il fait très chaud, on vit dans la poussière. Si les conditions ne s’améliorent pas rapidement, je retourne en Syrie demain ».

Une tente UNHCR plantée dans le camp de Zaatari au nord de la Jordanie.
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 Certains réfugiés ont eu la chance de trouver refuge en ville, à Irbid, dans des appartements. Plusieurs quartiers sont désormais exclusivement Syriens.
Les histoires se multiplient.
Il y des familles entière encore en état de choc. Mohammed, 3 ans, ne parle presque plus. La bouche ouverte, le regard perdu, il ne s’est toujours pas remis de sa fuite il y a 2 mois du quartier de Bab Amr à Homs. Un quartier lourdement bombardé pendant des mois.

Il y a aussi une femme qui reste enfermée chez elle, blessée. Et puis, des combattants de l’Armée syrienne libre réfugiés en Jordanie pour quelques mois, quelques semaines.

Les histoires tragiques de succèdent. Et on se dit que, malheureusement, on les entendra encore l’année prochaine.

 

Plus de photos du camp de Zaatari ici.

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