L’ONU, les Palestiniens et le projet E1

Suite à la reconnaissance d’un Etat de Palestine comme observateur non membre à l’ONU le 29 novembre dernier, Israël a pris plusieurs mesures de rétorsion. Notamment celle de reprendre la construction de nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Un projet appelé E1 et qui est sujet à beaucoup de controverses.      

« Si Israël construit E1, c’est la fin du processus de paix et d’une solution à deux Etats ». Déclaration de Saeb Erakat, le négociateur en chef de la Palestine après l’annonce du gouvernement israélien de reprendre son projet de colonisation à l’Est de Jérusalem. 3000 logements pourraient voir le jour entre la colonie israélienne de Maale Adumim (une des plus peuplées de Cisjordanie) et Jérusalem-Est. Ce qui aurait pour conséquence de couper pratiquement en deux la Cisjordanie et affecterait de facto la viabilité d’un Etat palestinien.

Carte du projet E1

Carte du projet E1

Sur la carte, E1 n’est qu’un « petit » bout de terre de 12km2 mais géopolitiquement sa signification est bien plus grande.
En plus de couper la Cisjordanie horizontalement, E1 déconnectera un peu plus les villes palestiniennes, déjà très éloignées les unes des autres par les distances, le mur et les zones sous contrôle israélien. Il sera également difficile pour les Palestiniens d’accéder à Jérusalem-Est, qui est pourtant sensée devenir à terme la capitale de leur futur Etat.
C’est aussi un moyen pour Israel d’avancer dans son projet de « Grand Jérusalem » dont les frontières s’insinuent bien plus loin que celles de 1967.

Pour l’histoire, le gouvernement israélien a commencé à travailler sur le projet E1 en 1999. Les 12 km2 de terre ont alors été déclarés « State land » (terre d’Etat) par Israël, avec pour ambition d’y construire des habitations, des centres commerciaux, des hôtels, des routes ; le tout pour un budget total de 40 millions d’euros.
A l’heure actuelle, seul un édifice est actuellement érigé sur la zone E1, il s’agit du « commissariat central de Judée et Samarie ».

Jusqu’ici, E1 fait l’unanimité contre lui. En 2005, la pression de l’administration américaine (sous Bush) avait même contraint Israel à renoncer à ce projet. Mais le vote de l’ONU le 29 novembre dernier a relancé la machine, même si Israel se défend de toute mesure punitive.
En attendant, plusieurs pays européens sont montés au créneau. Les ministères des affaires étrangères français et britanniques ont convoqués les ambassadeurs israéliens en terme de protestation.

Mais pour l’instant, seule une décision politique israélienne est à même de stopper le projet. Sans cela, la construction de la zone E1 pourrait commencer courant 2013.

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