Le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba en Palestine (la “catastrophe” en arabe que représente pour les Palestiniens la création de l’Etat d’Israël en 1948), 2 adolescents sont morts dans une manifestation devant la prison d’Ofer près de Ramallah.
Ces 2 jeunes de 16 et 17 ans sont morts lors d’affrontements avec l’armée israélienne. Et selon les premiers éléments de l’enquête, ils ont été tués par balles.
Problème : sur les vidéos de surveillance, on voit que les deux jeunes, non armés, ont été abattus alors qu’ils ne menaçaient pas directement les soldats israéliens.
Problème n°2 : l’armée israélienne assure qu’elle n’a pas fait usage de balles réelles dans cette manifestation.
“Border Patrol troops maintain that no live bullets were used to disperse the violent protests. According to what turned up in the military investigation, only crowd dispersing ammunition including rubber bullets was used by Israeli troops.”
Haaretz, 22 mai 2014
“La police aux frontières maintien qu’aucune balle réelle n’a été tirée pour disperser cette violente manifestation. Selon les premiers éléments de l’enquête militaire, seuls des moyens de dispersion de foules ont été employés par les troupes israéliennes, tels que des balles en caoutchouc”
Sauf que selon une enquête de l’ONG israélienne B’Tselem, 2 autres jeunes ont été blessés par balles ce même jour à la même manifestation.
Tout de suite après ces révélations, la polémique a enflé dans les journaux israéliens et sur les réseaux sociaux. Pas question de discréditer l’armée israélienne, voire même d’avouer une bavure. Non.
Pour les Israéliens, les vidéos sont un montage. Les jeunes jouent aux morts. Et tout le monde y va de son analyse à l’emporte-pièce : s’il a été touché à la poitrine, pourquoi s’effondre-t-il en avant? Et puis, regardez, là il bouge un bras! Ils n’ont pas été tués par des tirs israéliens mais par des tirs palestiniens ! Et l’argument ultime : ils ne sont pas morts, ils ont été vus vivants dans les rues de Ramallah!
Voilà Voilà.
Cette polémique en rappelle une autre. Vieille de plus de 10 ans. Au final, ce sont toujours les mêmes arguments, des 2 côtés. Toujours les mêmes haines, les mêmes rancoeurs, les mêmes violences.
Mais dans les deux cas, des enfants sont morts.