Voilà, Barack Obama, son escorte, ses forces spéciales et ses hélicoptères sont repartis après 3 jours passés en Israël et Palestine. 3 jours de rencontres, de visites, de poignées de main, de tapes sur l’épaule et de fausses moustaches.
3 jours à nous répéter que le président américain ne venait pas pour relancer le processus de paix mais pour écouter. 3 jours aussi à répéter jusqu’à plus soif le mot « paix ».
« La paix est possible »
« Nous devons travailler à la paix
« Nous ne considérons pas la poursuite de la colonisation comme constructive, adéquate, ou de nature à faire avancer la cause de la paix”
« Je voudrais donc mettre l’accent sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble pour réaliser des progrès dans trois domaines qui définissent notre époque : la sécurité, la paix et la prospérité. »
« la paix est de loin préférable à la guerre »
« Je suis donc persuadé que le peuple israélien veut la paix »
« Je sais aussi que tout le monde, dans cette salle, ne sera pas d’accord avec ce que j’ai à dire au sujet de la paix. »
« la paix est nécessaire »
« Envisagez un avenir dans lequel les juifs, les musulmans et les chrétiens pourraient tous vivre dans la paix et la prospérité sur cette Terre Sainte »
(extraits des discours prononcés à Ramallah et à Jérusalem le 21 mars 2013)
Enfin, voilà vous avez compris l’idée.
On a ensuite parlé du plaidoyer d’Obama pour la paix. Mais quel chef d’Etat en exercice en visite en Terre Sainte n’a pas fait son plaidoyer pour la paix ? A-t-on déjà vu un chef d’Etat venir ici et plaider pour la guerre ?
A Ramallah, en tout cas, les bons mots d’Obama n’ont pas vraiment convaincu. La population n’attendait rien de la visite du président américain et son départ n’a pas suscité plus d’espoirs que son arrivée.
Les Palestiniens reprochent à Barack Obama de n’avoir rien fait pour les Palestiniens en 4 ans de mandat et d’avoir soutenu politiquement et financièrement Israel. D’ailleurs, avant et pendant sa visite, plusieurs manifestations ont été organisées à Ramallah pour protester contre sa venue et tous les portraits à son effigie ont été arrachés ou vandalisés. Un artiste a, lui, préféré en rire. (photo ci-dessous).
Même ambiance à l’intérieur de la Moqataa où les officiels palestiniens se sont montrés bien moins chaleureux que leurs homologues israéliens. Surtout que la visite américaine commençait mal. A sa descente d’avion, Barack Obama entouré des président et premier ministre israéliens fait une déclaration dans laquelle il n’est question à aucun moment des Palestiniens ou des territoires occupés. Un affront de plus pour les Palestiniens et leurs dirigeants. Dans les couloirs de l’OLP, un membre enrage : « pas question de commenter ce discours honteux ! ».
Voilà, pour le (mauvais) départ.
24 heures après, le président américain prend la direction de Ramallah en hélicoptère. Le centre-ville est bouclé. A quelques mètres, sur la place de la Manara des dizaines de Palestiniens manifestent leur colère. Des sons qui n’atteignent pas le palais présidentiel dans lequel Barack Obama et Mahmoud Abbas s’entretiennent. Une réunion et un déjeuner à huis clos avant une conférence de presse commune.
Le président américain répète que les Palestiniens méritent d’avoir un Etat à eux et que cela passe pas des négociations directes avec Israel (sans pour autant spécifier les frontières ou la capitale de cet Etat palestinien). Barack Obama sait aussi que le chemin vers la paix sera « long, compliqué et difficile » mais « nous ne devons pas abandonner, nous le devons aux jeunes palestiniens et israéliens ».
Une conférence d’une demi-heure au terme de la quelle Barack Obama est ensuite allé assister à une démonstration de Dabke (danse traditionnelle palestinienne) dans un centre pour la jeunesse à Al Bireh entouré d’enfants d’une dizaine d’années et assis sur une chaise en plastique sur laquelle était collée une feuille blanche avec les mots : « Mr President ».
Et puis, Barack Obama a redécollé vers Jérusalem (après moins de 5 heures à Ramallah) pour un grand discours devant la jeunesse israélienne. Et c’est à ce moment-là que le président américain a eu des mots intéressants pour les Palestiniens :
“Vous devez créer le changement que vous souhaitez voir. Mettez-vous à la place des Palestiniens. Regardez le monde à travers leurs yeux. Il n’est pas juste qu’une enfant palestinienne ne puisse pas grandir dans un Etat lui appartenant, et qu’elle vive en présence d’une armée étrangère contrôlant chaque jour les mouvements de ses parents.”
Le lendemain, le président américain était attendu à Bethléem pour visiter la Basilique de la Nativité. Une visite qui devait durer moins de 26 minutes. Finalement, elle a duré 14 minutes en raison de la tempête de sable qui a chamboulé le programme et obligé Barack Obama à venir en voiture et non en hélicoptère. Le président américain a donc du passer le checkpoint et passer le mur de séparation. Ce qui a fait beaucoup rire les Palestiniens.
Le président américain a ensuite visité au pas de course la Basilique de la Nativité, lieu supposé de naissance du Christ selon les Evangiles, et premier site palestinien inscrit au patrimoine mondiale de l’UNESCO, une organisation des Nations unies à laquelle la Palestine a adhéré en octobre 2011. Ce qui avait provoqué la colère des Américains qui ont suspendu depuis leur financement à l’UNESCO : 70 millions de dollars par an, soit 22% du budget annuel à l’organisation.
ENGLISH VERSION :
So, Barack Obama, his team, his special forces and helicopters left the Holy Land after 3 days spent in Israel and Palestine. 3 days of meetings, visits, handshakes, pats on the shoulder and fake mustaches .
3 days to tell us that the President did not come to revive the peace process but to listen. 3 days also to repeat and repeat again the word “peace.”
“Peace is Possible”
“We must work for peace”
“We do not consider the continued colonization as constructive, appropriate, or likely to advance the cause of peace”
“I would like to focus on how we can work together to achieve progress in three areas that define our era: security, peace and prosperity. ‘
“Peace is far preferable to war”
“I am convinced that the Israeli people want peace”
“I also know that everyone in this room will not agree with what I have to say about peace”
“Peace is necessary”
“Consider a future in which Jews, Muslims and Christians could all live in peace and prosperity in the Holy Land”
(Excerpts from speeches in Ramallah and Jerusalem March 21, 2013)
I think you get the idea.
Then, Obama advocated for peace. But is there any head of state who visited the Holy Land and did not talk about peace? Has anyone ever seen a head of state come here and advocate for war?
Anyway, in Ramallah, Obama’s words did not really convinced. People expected nothing of the visit of U.S. President and his departure has not attracted more hopes that his arrival.
Palestinians blame Obama for not having done anything for the Palestinians within his four years in office and for having supported Israel politically and financially. Moreover, before and during his visit, several demos were held in Ramallah to protest against his visit and all his portraits were stripped or vandalized.
Same atmosphere inside the Moqataa where Palestinian officials showed a much less warm welcome than their Israeli counterparts. Especially as American visit started badly. Outside his aircraft, Barack Obama, surrounded by Israelis President and Prime Minister, made a statement in which there was no mention at all of Palestinians or the occupied territories. An affront to the Palestinians and their leaders. At the PLO, a member enrage : “we won’t comment on this shameful speech! “.
Here, for the (bad) start.
24 hours later, U.S. President took the direction of Ramallah by helicopter. The city center was closed. A few meters away, on Manara Square dozens of Palestinians expressed their anger. Sounds that did not reach the presidential compound where Barack Obama and Mahmoud Abbas xere discussing. A meeting and lunch behind closed doors before a joint press conference.
U.S. President reiterated that the Palestinians deserve a state of their own and in order to achieve this goal, Israelis and Palestinians have to go back to direct negociations (without specifying borders or the capital of this Palestinian state). Obama also said that the path to peace would be “long, complicated and difficult” but “we can’t give up, we owe it to the Palestinian and Israeli youth.”
A conference of half an hour, after which Barack Obama went to see a show of Dabkeh (traditional Palestinian dance) in a youth center in Al Bireh, surrounded by children and sitting on a plastic chair on which was pasted a white sheet with the words: “Mr President”.
And Barack Obama took off to Jerusalem (after less than five hours in Ramallah) for a great speech to the Israeli youth. And this is when the U.S. president made an interesting speech about Palestinians :
“But the Palestinian people’s right to self-determination and justice must also be recognized. Put yourself in their shoes – look at the world through their eyes. It is not fair that a Palestinian child cannot grow up in a state of her own, and lives with the presence of a foreign army that controls the movements of her parents every single day. It is not just when settler violence against Palestinians goes unpunished. It is not right to prevent Palestinians from farming their lands; to restrict a student’s ability to move around the West Bank; or to displace Palestinian families from their home. Neither occupation nor expulsion is the answer. Just as Israelis built a state in their homeland, Palestinians have a right to be a free people in their own land.”
The next day, the U.S. president was expected to go to Bethlehem to visit the Nativity Church. A visit that was supposed to last less than 26 minutes. Finally, it lasted 14 minutes because of the sandstorm that had torn up the program and forced Obama to come by car and not by helicopter. The U.S. president has the pass through the checkpoint and the separation wall. This made Palestinians laugh.
U.S. President then visited on the run the Nativity Church, the first Palestinian site listed as a World Heritage at the UNESCO. A UN organization that Palestine joined on October 2011. This angered Americans who have suspended, since then, their funding to the UNESCO: $ 70 million per year, 22% of the annual budget of the organization.
7 réponses à Obama en Terre Sainte, quoi de neuf ?